322                       Les Spectacles de la Foire.
ville fils avait été danseur.à l'Opéra et avait eu" l'honneur^d'être le rival heureux du comte de Lauraguais auprès de Mlle Heinel, l'une des célébrités de l'Académie royale de musique.
(Archiva del Comm., n° 3616.)
Rapport du commisaire Fontaine au Lieutenant général de police.
Le commiffaire Fontaine étant" à la foire Saint-Laurent le premier de ce mois, s'eft préfenté au fpectacle des Variétés et a demandé au fleur Fier­ville, directeur de ce fpectacle, de lailîer entrer deux obfervateurs du fleur Santerre, infpecteur de police. Cette demande étoit fondée fur un ufage confiant que les néceffités et l'utilité ont fait admettre dans tous les fpecta­cles; cependant le fleur Fierville a refufé avec hauteur. Premier grief. •
Depuis plufîeurs années, le fleur JVIeflé, premier commis des. confignations, homme âgé dont l'amufement eft d'aller quelquefois fe promener dans cette foire, jouiffoit de fés entrées dans les différens fpectacles à la recommandation de feu M. Mutel, qui lui avoit procuré ce petit agrément. Le commiffaire Fontaine s'eft hafardé de demander la continuation de cette légère faveur, Ia feule qu'il ait demandée, et a été refufé fans aucun ménagement. Second grief. Sur le premier objet, le commiffaire Fontaine a pris le parti d'ordonner impérativement au fleur Fierville de laiffer entrer les deux obfervateurs et alors il n'a pas o(é s'en défendre et s'eft feulement contenté de faire mention de l'ordre qui lui étoit donné à la fuite de la lifte des perfonnes qui ont leurs entrées.
Sur le fécond, le commiffaire s'eft réfervé d'en référer au magiftrat. Il le fupplie de confidérer que foit qu'il ait tort ou raifon d'avoir demandé au fleur Fierville, non une entrée, mais une Ample continuation d'entrée en fa­veur d'une perfonne à laquelle il s'intéreffe, le refus de ce directeur eft une groffièreté et un manque d'égards intolérables, et qu'il eft de toute néceflité ' que le magiftrat ait la bonté de donner des ordres pour que le fleur Méfié continue.de jouir de fon entrée, afin que le commiffaire ait fatisfaction de cette infolence.
Le magiftrat voudra bien fe fouvenir qu'il a permis au commiffaire de fe faire fubftituer plufleurs jours de la femaine par plufieurs de fés confrères, afin qu'il y ait toujours un commiffaire à la foire pour prendre connoiffance des conteftations qui pourroient s'élever; cependant comme le commiffaire Fontaine fait que les entrepreneurs des différens fpectacles annoncent que les commiffaires, autres que celui qui a le département de la foire, ne doivent pas avoir leurs entrées, il pourroit arriver qu'ils Ies refufaffent à ceux des commiffaires qui fe préfenteroient pour fubftituer le commiffaire Fontaine, ce qui feroit'une grande indécence.
Pour éviter cet inconvénient, il fupplie le magiftrat de donner Ies ordres qu'il croira néceffaires pour que cela n'arrive pas.